L’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la ville de Lyon, a publié ce jeudi, une étude sur les mouvements de population dans les quartiers de la métropole entre 1982 et 2014. Cette recherche a été délivrée sur le site de l’institut. Elle se concentre sur des critères tels que l’âge, la profession, le nombre de personnes par foyer, etc. Lyon Capitale revient sur ce compte rendu, révélateur de l’attractivité de notre ville.

L’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec la ville de Lyon, a publié en ce jour une étude sur les mouvements sociaux et démographiques dans les quartiers de la métropole entre 1982 et 2014. Elle vise à mieux comprendre les dynamiques et évolutions de la population lyonnaise afin de mieux anticiper les changements futurs et les besoins de chaque quartier.

Lyon : le bilan de 30 ans de croissance

La présentation a été menée par Bruno Balouzat, chargé d’étude pour l’Insee. Avec 507 000 habitants, Lyon se retrouve classée 3e, derrière Paris et Marseille, en taille de population. Concernant la densité, elle atteint les 10 600 habitants au km². Si Lyon est encore loin de Paris (21 067 habitants par km2), la population a augmenté d’un quart depuis la sortie de l’album Thriller de Michael Jackson, en 1982.

C’est aussi une ville jeune ! Une personne sur deux résidant en ville a moins de 34 ans. Une jeunesse qui a un impact sur les habitats puisque la moitié des maisonnées ne compte qu’un seul résidant, en 2014. Ce rajeunissement entre en résonance avec la diminution du nombre de personnes de plus de 60 ans. Lyon a aussi attiré plus de cadres, leur nombre a été multiplié par 3.

Un sacré coup de jus pour l’Est

Sept quartiers côté Rhône ont connu la plus forte augmentation de population de la ville, allant de +50 % à +120 %. La réhabilitation des anciennes friches industrielles et quartiers artisanaux en habitations est un des facteurs majeurs de cette croissance démographique. Cette action a rendu la zone plus attractive pour les jeunes adultes et les familles avec des enfants, grâce à son réseau de transport conforme au besoin, et sa proximité. C’est le cas de Gerland Nord, Blandan, Monplaisir, Dauphiné-Sans Souci, Paul Bert-Villette, et la Part-Dieu. On peut rajouter à cette progression le quartier de Jean Macé, devenu plus jeune et plus cher, dû aux programmes de rénovation à la fin des années 1970.

Une croissance modérée Les quartiers aisés ont peu évolué, ils ont un tissu urbain plutôt ancien et dense. Autrefois, ils représentaient une population familiale et âgée, aujourd’hui le rajeunissement est plus ou moins manifeste. On y trouve trois quartiers au cœur ou à proximité de la presqu’île : Terreaux-Cordeliers, Tête-d ’Or-Foch, Mutualité et Préfecture. Et deux autres sur les hauteurs des collines lyonnaises : Saint-Just et Cœur Croix-Rousse. Ces secteurs, mis à part Montchat qui est excentré, sont particulièrement bien desservis par le réseau de transports lyonnais. Les bâtiments ayant peu évolué, la croissance démographique est en conséquence moins élevée dans ces zones.

Une perte d’attractivité pour les quartiers excentrés

À l’inverse, il y a aussi sept quartiers qui subissent un déclin démographique. Ils sont éloignés du centre-ville et de fait peu desservis en matière de transports, ce qui réduit leur attractivité auprès d’un public de jeunes adultes. C’est notamment le cas de Champvert- Point du jour, États-Unis, Général André Santy, Mermoz- Laënnec, et la Duchère. Ce dernier quartier constitue la plus forte diminution de population de tous les quartiers de Lyon (-43 % en 30 ans).

Ainay et Brotteaux-Europe sont les exceptions qui confirment la règle. En centre-ville, ces 2 quartiers attirent un public entre 18 et 29 ans qui cherchent un petit studio. Il y a tout de même eu une baisse de 10 % de la population dans les deux secteurs. Cette perte d’attractivité devrait pourtant diminuer avec la création de lignes de transports en commun comme le T6, et des opérations de renouvellement urbain.

“Le Politique précède le démographique”

On s’est rendu compte, ces dernières années, qu’il fallait plus qu’on s’oriente sur l’échelle des quartiers. Ils ont chacun une personnalité propre, il est nécessaire les prendre en compte en plus des arrondissements”, explique Michel Le Faou. Une question émerge alors : “Le politique précède-t-il le démographique ?” “Dans la majorité des cas, c’est une certitude. C’est la municipalité qui va influencer l’attractivité des quartiers lyonnais, grâce à l’entretien et aux services à disposition”, assure l’élu municipal et métropolitain. Et de conclure : “Un quartier avec une augmentation de familles doit au moins avoir de bonnes installations scolaires, ou encore des services de la petite enfance. Il faut répondre aux besoins des habitants”. Et donc anticipé.

Sources : Insee, Recensements de la population 1982 et 2014

par Océane Van Geluwe